12/22/2009

Victime d'intoxication sonore


Les cafés ou les salons de thé ça ne manquent pas au centre ville de Tunis et surtout à l’Avenue Habib Bourguiba où ils foisonnent sur les rives gauches et droites avec leurs armadas de chaises qui ornent le trottoir et barrent la route aux piétons.
Je l’avoue d’emblé, le café matinal est un rituel sacré pour moi. C’est un moment de répit et de méditation. D’ailleurs, je suis depuis de longue date fidèle au même établissement où j’ai mes habitudes et mes repères.
A part quelques infidélités, j’y vais chaque jour pour siroter mon express bien corsé tout en lisant mon journal. C’est un endroit tranquille et la clientèle est assez respectable. Ce petit cadre convivial me permet de rassembler mes idées avant d’entamer ma longue journée.
Aujourd’hui, en passant devant un café qui vient récemment d’ouvrir et qui s’appelle « baba club »
(moche comme nom en plus c’est écrit médiocrement) ma curiosité me poussa à entrer.
Je m’assieds, le serveur ne tarde pas à venir. Je commande un café. Il me le ramène vite fait. Jusqu'à ici, tout va bien. Le service est nickel et le café semble être correct.
Petit à petit, je commence à m’acclimater à l’endroit. J’ouvre mon journal mais il y a un hic qui m’empêche de me concentrer dessus. Un bruit strident et exaspérant émanant d’un téléviseur à écran plat qui est collé au mur. Je jette un coup d’œil sur la télé qui transmettait des clips du chanteur toxicomane Georges Wassouf. On aurait cru être au festival de Carthage, il ne manquait plus que les cris des fans et les « i love you » et « je t’aime Georges ».
J’appelle le serveur et lui demande gentiment de baisser le son. Il s’active de le faire sans aucune objection. Mais voila qu’un autre serveur rouspète en demandant qui est-ce qui a baissé le son et s’empresse d’augmenter le volume. Du coup, les gens sont obligés de hausser la voix au point de crier pour s’entendre ce qui créer un brouhaha insupportable et assourdissant. Ce n’était plus un café mais un véritable souk et vu que ma patience a atteint ses limites, je paye et je sors. Je me suis juré de ne plus y revenir en me disant que c’était le prix à payer pour mon infidélité.
Cette petite mésaventure, me pousse à me demander pourquoi est-t-il assez fréquent dans nos cafés et surtout dans ce qu’ils appellent salons de thé de mettre de la musique
(à fort volume) ?
En tant que client, Je n’ai nullement envi d’entendre de la musique surtout de bon matin, sinon j’aurais naturellement opté pour un concert ou une soirée en boîte de nuit. De plus, ni le cafetier ni le serveur n’a le droit d’imposer ses goûts musicaux à l’ensemble de la clientèle.
Ce genre de phénomène est monnaie courante chez nous et ça ne concerne pas que les cafés mais ça englobe les taxis qui vous obligent à écouter mouzanbik-fm même si vous ne la supporter pas et n’en parlons pas des coiffeurs spécialisés dans les chansons Rai de cheb hossni, nasrou & Co. Sans oublier les marchands de légumes, les gargottes et échoppes fanas de mezoued, et musiques de tout genre. (علي كل لون يا كريمة)
Quand va-t-on arrêter cette intoxication (
pollution) sonore et que chacun fait de son mieux pour écouter sa musique préférée chez lui ou dans son ipod/Mp3. Car ta liberté musicale s’arrête là où commence celle des autres.

3 commentaires:

  1. En effet, je n'ai jamais compris comment ça se fait que l'on se trouve à crier pour se faire entendre par ses amis, alors qu'on est supposés boire un café et discuter. Le volume est toujours à fond, à croire qu'on est venus là pour danser.. Et quand c'est pas Rotana Clips, c'est de la house, il y a les mille et un salons de thé à Ennasr qui deviennent une tâche pénible et très stressante pour le citoyen qui ne demande qu'à boire un café avec son pote ou sa copine et qui en sort finalement épuisé, les nerfs passés à tabac par tout cette pollution sonore..

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  2. J'aime ce billet; il parle de moi aussi! Dans ton énumération des endroits où la musique est assourdissante tu as oublié de mentionner les "7ammassas" qui ont bien leur musique à eux: celle qui se situe à mi-chemin entre la musique du sud tunisien et celle des "gnaouis" marocains. A chacun son gout mais moi je déteste cette "musique"là!
    Sleemane

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  3. amusant ce bilet, je mets pour la première fois les pieds, euh non les yeux,:) , sur ton blog, plutôt sympa :)

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